Du journalisme : Twitter, Brel et les Fleurs du mal

Posted on 03/09/2010

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Cette vidéo est ma version préférée du Vesoul de Jacques Brel.
A la fois pour ce côté décalé associant l’iconographie de la musique classique dans ce qu’elle a de plus affecté, voire de grand-guignolesque (ah, le mouchoir blanc porté aux lèvres et le smoking de pingouin…), mais également en raison de son sous-titrage en anglais.
Je ne suis pas de la génération Brel -si, si, je suis à peine quadra ! :-)- et j’avoue qu’auparavant, quand j’entendais son texte évoquer les fleurs du mal de la gare St-Lazare, je pensais qu’il avait vu en vitrine de la librairie de l’époque l’ouvrage de Baudelaire (mon livre pour île déserte soit dit en passant…). Honte à moi ! Jeu de mots donc du génial belge ! Jeu de mots aussi intraduisible que certains de ses couplets, regardez le sous-titrage en flamand des Bourgeois pour vous en convaincre …
J’ai parfois le même sentiment en consultant Twitter. Avec ses hashtag souvent déroutants et parfois même rebutants pour l’utilisateur novice. Qui de nous, au départ, ne s’est jamais interrogé face à d’incompréhensibles #WTF (what the fuck), #OMG (oh my God!), #FF (follow friday) ou notre très français #jdcjdr (je dis ça, je n’dis rien) ? Un langage « codé » traduisant la nécessité pour chaque humain normalement constitué d’utiliser dans certains cas des interjections et onomatopées soulignant son argumentation. Or les 140 caractères d’un tweet sont parfois trop réducteurs pour laisser place à une exclamation développée. D’où ces hashtags parfois obscurs.
Il existe fort heureusement des « dictionnaires » appropriés qui par la même occasion vous renseignent sur la signification et l’usage des @, RT et autre DM. Vous trouverez ma compilation préférée sur le site éponyme de l’excellent @kriisiis. Que vous choisissiez le sien ou celui d’un autre, je ne peux que vous recommander de vous jeter dans un dictionnaire avant de lancer vos premiers tweets sur votre TL. Au risque sinon de craquer rapidement, voire de passer pour un twitsnob!
Être un newbie n’est pas une honte!
L’assumer vous apportera l’indulgence et même la considération des autres twitnautes qui n’hésiteront pas, si besoin est, à vous guider.
De sorte que l’argument qui m’est parfois opposé par certains journalistes de la « puérilité de Twitter (et des autres réseaux sociaux) et de ses codes ados » est non seulement grotesque mais plus encore l’expression d’une méconnaissance profonde de ce phénomène désormais bien implanté culturellement dans notre société ! D’ailleurs, les ados préfèrent Facebook…
Connaître son public pour répondre à ses attentes, c’est aussi connaître ses codes et ses pratiques.
Cela permet d’éviter certains malentendus pouvant même parfois dégénérer en twitfight !
Cela permet aussi de garder une certaine humilité. Pas forcément une mauvaise chose pour un journaliste, par nature (souvent parfois) égocentrique.
Cela permet surtout de saisir le vrai sens des choses. Indispensable pour le journaliste.
Qu’il s’agisse ou pas… de Fleurs du mal !

😉

Enfin, #jdcjdr !

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