13avecVous (version pour notre région du 13h avec vous proposé sur toutes les antennes de France 3) est depuis septembre 2011, le nouveau rendez-vous interactif de France 3 Lorraine.
Il associe du lundi au vendredi vers 12h55 pour 8 minutes en moyenne une journaliste présentatrice et l’un des 2 journalistes de la cellule web.
Le dispositif :
Je vous en rappelle le principe : chaque jour vers 10h, nous proposons sur notre page Facebook un mini-sondage avec 2 à 4 thèmes d’actualité plus ou moins chaude (avec parfois la possibilité pour l’internaute de proposer un ou plusieurs thèmes supplémentaires) et concernant le quotidien. Les internautes ont jusqu’à 14h pour voter pour le thème qui les intéresse. Le thème obtenant le plus de suffrages est retenu et présenté comme tel, à la fois sur la page Facebook, notre compte Twitter et sur notre site internet régional. Dès lors, nous demandons aux internautes de réagir par écrit et/ou par webcam à ce thème : commentaires et/ou questions, éventuellement anecdotes.
Pendant ce temps la présentatrice cherche (et trouve la plupart du temps !) un(e) invité(e) à même de commenter les réactions des internautes et de répondre à leurs questions. En l’absence d’invité, il m’arrive parfois, sur des dossiers spécifiques (droit local, Internet, etc.) de jouer ce rôle.
Techniquement, la cellule web a été modifiée : j’ai abandonné mon bureau au profit d’un nouvel espace de travail. Le bureau initial est devenu un mini-plateau au sein même de la cellule web, ce qui lui permet à n’importe quel moment de pouvoir passer en direct à l’antenne en cas de décrochage avec en bonus la possibilité de montrer à l’antenne n’importe quel objet se trouver sur l’ordinateur du bureau. A cet effet, l’ordinateur dispose de 2 écrans : un pour la veille, l’autre pour la diffusion en direct. Toute fenêtre web, toute image, tout texte, toute vidéo qui se trouve sur cet écran peut ainsi être grossi(e) jusqu’à 500 fois et être diffusé(e) en direct.
Autre modification : une caméra, un retour image et un retour son ont également été installés pour les directs, celui de 13avecVous et celui de LorraineMatin (sur lequel je reviendrai dans un prochain billet).
Le matin et jusque pendant l’émission, le journaliste assure la veille des commentaires et parfois relance les internautes si trop peu de contributions sont déposées. 9 commentaires sur des angles différents mais tous en rapport avec le thème retenu me semble être le nombre minimum pour un échange pertinent avec l’invité(e), mais nous en avons souvent le double voire le triple. Un succès que j’attribue au travail de fidélisation et de gestion de la communauté de France 3 Lorraine sur Facebook et Twitter depuis septembre 2010.
Pendant ce temps la journaliste poursuit sa connaissance du dossier entamée de façon approfondie la veille et classe par thème les commentaires des internautes tout en préparant sa grille de questions. Ensuite elle passe vers 11h à la cellule web pour mettre en forme l’écran de diffusion en ouvrant, dans l’ordre désiré, autant de fenêtres que de commentaires qui seront cités et montrés à l’antenne, en surlignant les morceaux (ou l’intégralité) des commentaires retenus, puis en les grossissant à la taille souhaité afin qu’ils soient lisibles sur tout écran de télévision.
11h45 marque le briefing d’avant émission pour les 2 journalistes puis la présentatrice va au maquillage et accueillir son invité(e) tandis que le journaliste web vérifie une dernière fois l’ordre de diffusion des onglets et poursuit sa veille pour inclure dans le dispositif les éventuels (et c’est fréquent…) nouveaux commentaires qui arrivent juste avant ou pendant l’émission. Et au moment du direct, c’est le journaliste web, depuis son PC qui diffuse les onglets sélectionnés qui sont cités à l’antenne par la présentatrice. Il sert également de filet à sa collègue en cas de problème (en direct, tout est possible, même un chat dans la gorge) ou si un commentaire pertinent sur un angle non évoqué apparaît sur la page Facebook. Il intervient alors en direct ET en image depuis la cellule web et entame un dialogue d’explication avec la présentatrice.
A 13h10, tout est terminé, un rapide débriefing puis l’équipe enchaîne sur la thématique du lendemain.
Premier bilan :
L’exercice est plus compliqué qu’il n’y parait et loin d’être répétitif pour les 2 journalistes (présentatrice et web) impliqués. Il nécessite à la fois un bon bagage culturel, un réel suivi de l’actualité, une forte capacité de synthèse et de recul, une connaissance pratique et une maîtrise des usages sur les réseaux sociaux et un bon carnet d’adresses. Mais par-dessus tout, il s’appuie sur les internautes. Car sans eux, pas d’émission !
Etonnamment, nous n’avons jamais eu de gros problèmes, ni dans les contributions (ton, variété, nombre) ni dans le choix des invités. 13avecVous fait suite à un rendez-vous déjà quotidien dans le JT régional de la tranche 19/20 qui tout au long de la saison 2010, dans la rubrique « c’est vous qui le dites » leur permettait déjà de s’exprimer. Mais c’est nous qui, en une minute, synthétisions les commentaires sur une ou plusieurs thématiques en les réécrivant en français correct.
Manifestement nos internautes ont le sentiment qu’ils ont ici un champ d’expression médiatique nouveau où ils peuvent deviser librement, fautes d’orthographes comprises : nous ne montrons pas des captures d’écrans corrigées, mais l’écran lui-même. Pas de triche. Et je constate une progressive régulation du vocabulaire et de l’orthographe par certains internautes eux-mêmes.
Mais l’émission est finalement éloignée au bout de 3 mois de celle que nous avions imaginée à l’origine : une interaction directe avec les internautes sous forme d’un mini-débat avec un invité via des webcams, d’abords enregistrées, puis en direct. Nous sommes partis sur autre chose. Et nous avons rencontré un certain succès. Succès qui sera jugé sans doute relatif à l’aune des 5 à 12.000 téléspectateurs quotidiens qui nous sont annoncés, pour une émission placée frontalement à 13h avec les JT nationaux… Mais réel succès d’estime au vu de l’appropriation de ce rendez-vous par les internautes, à la fois par les contributions souvent nombreuses, sur des thèmes qu’ILS ont choisi par un vote quotidien.
Finalement ce que me surprend le plus c’est que ce qui fonctionne en Lorraine ne fonctionne pas forcément dans d’autres régions où mes collègues ont tenté eux-aussi d’instaurer ce rendez-vous. Faut-il expliquer cela par notre forte interaction avec nos internautes via les réseaux sociaux ?
Je ne vois pas pour l’instant d’autre explication.
Mais peut-être y en a-t-il.
Qu’en pensez-vous ?
twittosse (@twittosse)
12/12/2011
Bonjour, pourquoi une telle popularité ? Peut-être est-ce à cause de la ruralité de la région où on peut se sentir isolés et en mal de tribune d’expression. Les actualités nationales nous gavent d’éléments qui sont loin de notre quotidien et à titre personnel, la confrontation avec un point de vue notoirement opposé au miens est positive, dans la mesure où il peut tout de même apporter quelque chose, il est simplement dommage que les interviewés usent souvent de la langue de bois.
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jcdrpro
12/12/2011
Bonsoir, il n’est pas toujours facile de trouver les bons arguments ou simplement le bon ton face à un micro, une caméra ou un journaliste avec son stylo. Et cela peut également être intimidant. Comme on peut parfois avoir tant de chose à dire qu’ordonner ses idées est difficile devant la « chance » d’avoir une tribune pour délivrer son point de vue.
Cela semble plus simple sur Facebook même s’il faut là aussi faire l’effort d’écrire son point de vue et non plus seulement de cliquer sur « j’aime ». Pas évident non plus d’accepter de s’exprimer par écrit, même quand on ne maîtrise pas à 100% l’orthographe, les conjugaison et la grammaire. Mais c’est une marque de confiance qui nous rend fier de la relation que nous avons su créer avec vous internautes. C’est pourquoi nous tentons au maximum avec ma collègue Hélène de faire passer le plus de commentaires possibles lors de l’émission. Une façon aussi de respecter la parole de l’internaute et son engagement à la faire entendre par notre biais.
Pour ce qui est de la ruralité, je n’ai pas d’argument pour ou contre cette aspect ne sachant pas précisément d’où nous écrivent nos internautes.
Mais je persiste à penser qu’ils interagissent avec nous car une confiance mutuelle basée sur le dialogue via nos réseaux sociaux (Facebook, Twitter) s’est instaurée depuis septembre 2010 et qu’ils savent que si nous les sollicitons ce n’est pas en vain, que la parole que nous promettons de leur donner leur est effectivement donnée pendant 8 minutes du lundi au vendredi.
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